Les origines de son utilisation
Quand les colons espagnols conquirent l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud, ils découvrirent une étrange monnaie circulant dans les cités de la civilisation précolombienne : les fèves de cacao. Leur valeur en avait fait une monnaie qui mit fin au troc dans les échanges commerciaux et elle était utilisée également comme offrande aux divinités et aux morts, en dote pour les mariages etc..
Son importance se traduisait également par l’utilisation de ce breuvage amer lors des rencontres entre dignitaires, et dans les cérémonies religieuses.
Cette « eau amère » était composée de graines de cacao grillées et écrasées, infusées dans de l’eau avec du piment et des herbes aromatiques, l’ensemble battu jusqu’à ce qu’il forme de la mousse. L’attention portée à cette mousse était particulièrement importante, elle avait ses propres ustensiles et une façon toute singulière d’être servie. On s’accorde à penser aujourd’hui que la mousse permettait d’adoucir l’amertume du breuvage.
Les récentes découvertes des archéologues attribuent aux Olmèques, aux bordures de l’immensité ouest de l’Amazonie, les plus vieilles traces d’utilisation du cacao, dans des récipients datant de plus de 5000 ans !
Le cacaoyer sauvage fut domestiqué et diffusé par les Aztèques, et ses représentations au fil des civilisations traduisent l’immensité du pouvoir qui lui est attribué.
Dans les représentations aztèques, le cacaoyer symbolisait le Sud, la direction du pays des morts. Selon les récits mythiques Mayas et Azteque, le cacao aurait été donné aux humains par le Dieu Quetzalcóatl, représenté par un Serpent à plume. Ce Dieu de la végétation et de son renouveau apprit aux hommes comment cultiver le cacaoyer, comme don de sa miséricorde.
Chez les Bribris, du Costa Rica, le cacao tient fonction d’élément médiateur entre le ciel et la terre, entre la nature et les hommes, il est une véritable source de fertilité et de vie à partager entre tous.
Les vertues du Cacao
Les fèves de cacao sont issues du cacaoyer, un arbre qui pousse jusqu’à 20 degrés de latitude au nord et au sud de l’équateur, dans les forêts tropicales en sous-bois, tolérant l’ombre et aimant l’humidité. Les graines sont agglomérées au centre d’une cabosse, couleur rouge ou rose vif, pointue et plissée. Une cabosse peut contenir de 16 à 60 graines, blanches et rondes, placées sur 5 rangées correspondant aux cinq loges de l’ovule.
Les fèves de cacao fraîches sont gluantes, car recouvertes d’une pulpe blanche, le mucilage, au goût sucré et acidulé, constituée à 80 % d’eau, 15 % de glucose et 5 % de pectine.
Une fois récoltées, les cabosses sont cassées, les graines triées et nettoyées, puis mises en fermentation pendant 5 à 6 jours, afin de décupler les nutriments et enzymes actives, et atténuer l’amertume. Elles sont ensuite séchées lentement au soleil de 1 à 4 semaines.
Le cacao cru peut agir sur le cholestérol, les rhumatismes, sur l’arthrite, sur la tension artérielle. C’est un ingrédient riche en fer, en magnésium, en vitamines, en cuivre, en triglycérides, et en antioxydants, avec des effets anti-inflammatoires.
Et surtout, il permet de libérer de la dopamine et des endorphines qui jouent sur l’humeur. Il contient même de l’anandamide, qui a un impact sur la motivation et le sens du plaisir.
Enfin, le cacao est aussi reconnu pour sa théobromine qui vient de theobroma le nom générique du cacaoyer, composé des racines grecques theo (“dieu”) et broma (“nourriture”), signifiant “nourriture des dieux”. On lui a ajouté le suffixe “-ine”, donné aux alcaloïdes (substance organique élaborée par un organe végétal).
Cette molécule est très proche de la caféine mais son action est plus longue et plus douce.
La consommation de théobromine peut avoir divers effets sur le corps humain. Généralement, elle entraîne une sensation de bien-être, car cette substance est un stimulant doux qui améliore l’humeur, jouant le rôle d’antidépresseur.
Elle stimule le système nerveux et entraîne une inhibition de la fatigue. Elle a également sa place comme stimulant sexuel, avec des effets sur l’hypothalamus.
On la trouve aussi dans le mate et la Guarana.
Le Cacao, plante Médecine
L’animisme qui traverse la cosmogonie spirituelle des peuples racines donne un sens à tous les êtres vivants, qu’ils soient du règne minéral, végétal ou animal. Ils sont qualifiés comme possédant une âme ou un esprit.
Dans beaucoup de cultures méso-américaines, mais aussi dans les pratiques druidiques, les plantes sont « enseignantes« . Leur mission première est de guérir, régénérer, aider, aussi bien au niveau physique, énergétique, émotionnel, mental que spirituel. Elles sont des guides spirituels qui veillent au bon développement et à la croissance saine du vivant : elles participent à notre santé et au développement de nos aptitudes.
Dans la tradition chamanique des peuples de l’Amazonie, la plante Cacao est une plante Médecine, considérée comme ayant une énergie féminine. Elle est une Grand-Mère dont l’esprit est appelé Mama Cacao, empli de douceur et de bienveillance.
Arbre ancré dans la Terre-Mère et s’élevant vers les énergies célestes, ses fruits favorisent l’alignement du corps et de l’esprit, activent la guérison émotionnelle et accélèrent le ré-ancrage avec la terre, le moi profond et les autres.
La cérémonie du Cacao
La cérémonie autour du cacao est dédiée à la guérison.
Chaque cérémonie est différente, portée par le ou la guide officiant le rituel, mais aussi en fonction du groupe, des intentions et des énergies du moment. Le breuvage en lui-même sera également différent, plus ou moins sucré, épicé, fort ou amer, selon les préférences du guide de cérémonie et le travail qu’il souhaite proposer.
Le but reste cependant toujours le même : faire circuler les bienfaits du cacao et permettre aux participants de se relier à sa Médecine, celle du chakra du Cœur, en douceur. Elle permettra de travailler sur des blocages et des traumatismes, de dissoudre les énergies négatives et de stimuler la créativité.
Si parfois la cérémonie peut être accompagnée de tambours ou d’instruments permettant un voyage sonore, il n’y a aucune altération de la conscience à l’ingestion du breuvage de cacao.
Rendez-vous sur notre agenda des prochains évènements, pour venir rencontrer Mama Cacao !
S D