Il est important de participer à une Cérémonie sans attentes. Pour autant, l’intention alliée à l’attention est une magie qui trouve là toute sa puissance.
Quelle différence entre les attentes et l’attention ?
Attendre quelque chose, ou s’attendre à quelque chose, c’est déjà avoir une idée du résultat, ou de la manière dont les choses doivent, vont ou devraient se passer.
L’attente est l’écueil qui guette le néophyte autant que le praticien aguerri sur le chemin des explorations spirituelles.
Selon le dictionnaire Larousse, l’attente désigne le fait de compter sur quelque chose ou sur quelqu’un pour un résultat à atteindre, ou un phénomène particulier. Toute attente est donc liée à une notion de réussite ou d’échec, selon le résultat atteint.
Mais les attentes peuvent aussi être définies par notre passé. Le chemin spirituel est jalonné d’expériences mêlant le corps, la psyché, et la connexion aux mondes subtils, intérieurs ou Supérieurs. Autant d’espaces et de lieux où nous avons vécu des émotions, des sensations, corporelles, kinesthésiques ou psychiques. Les attentes sont alors l’ombre de l’illusion qui s’étend sur la prochaine pratique : celle de retrouver ces sensations et ces émotions. Comme si l’expérience était un processus pouvant se répéter à l’identique.
Une illusion d’autant plus malléable qu’elle est générée par le mental, dans une boucle basée sur des souvenirs passés et des désirs futurs.
Et au moment de vivre l’instant présent, c’est le mental qui prend les commandes. Il attend quelque chose et ne traduit l’expérience que par le prisme de son attente. Il n’est pas centré sur ce qu’il vit au moment présent, il observe ce qu’il a imaginé qu’il devait vivre. Et si l’expérience n’est pas conforme, alors c’est le dialogue de nos névroses qui se met en route : la trahison, le rejet, la fuite dans l’écriture de la liste des courses, la dépréciation personnelle et/ou celle de l’autre, etc. etc.
Quid de l’attention ?
L’attention est une qualité singulière du mental : elle définit la capacité de se concentrer avec soin sur ce que l’on fait, à l’exclusion de tout autre chose. Elle ne peut s’exprimer que sur le moment présent. Si notre attention se porte sur le futur cela devient une hypothèse. Si notre attention se déplace dans le passé cela reste un souvenir. Ni l’hypothèse, ni le souvenir, n’ont d’existence réelle.
D’un point de vue quantique, l’attention est un projecteur pointé sur un endroit précis, éclairant uniquement ce point là. L’attention est énergie. Tout ce sur quoi vous dirigez votre attention se renforce, tout ce à quoi vous retirez votre attention s’atténue.
Les troubles de l’attention enlèvent le relief à toutes choses. Ils génèrent des perte de sens, la difficulté de mener une tâche à bien, l’épuisement. Mais si nous orientons notre attention sur un mot, une couleur ou un objet, cette chose semble apparaître plus souvent dans notre environnement.
Dans la méditation, la qualité de cette attention est reliée à la Pleine Conscience. La conscience est dépourvue de toute activité mentale, l’attention est dite “Juste”. C’est un état de conscience pure dans lequel aucune pensée ni aucune émotion ne viennent s’interposer entre l’attention et l’objet de sa contemplation. L’attention se focalise sur la contemplation : sensations dans le corps, phénomènes extérieurs, pensées ou la conscience elle-même. Auquel cas l’attention est portée au fait même d’être attentif. En somme, il s’agit d’être totalement présent à « ce qui est »
L’intention, désir et force.
L’intention est d’abord une attitude d’esprit. L’essence même du mot « intention » veut dire : tendre vers un but. Elle implique le désir, et une force qui nous pousse vers l’avant. Elle est la force du changement et de l’évolution. Le pouvoir de l’intention est dans la puissance de nos pensées intentionnelles et de nos idées créatives.
Dans la pratique du yoga, l’intention ou en Sanskrit “sankalpa”, est utilisée pendant les asanas, la méditation ou pendant le yoga nidra. San signifie connexion avec la vérité la plus haute, et kalpa, qui signifie ” vœu ”. Sankalpa est le reflet de ce que l’on souhaite au plus profond de nous-même, au-delà de toute limitation ou croyance.
La formulation du sankalpa ne passe pas forcément par les mots ; elle peut être visuelle, comme un film sous nos yeux, ou par la visualisation d’un symbole qui en incarne les caractéristiques.
Ainsi, l’intention est une dédicace, un vœu, une résolution que nous développons pour créer un changement en nous-même ou dans notre manière d’interagir avec le monde.
Il y a là toute l’alliance du principe du masculin sacré et du féminin sacré. Principe du Masculin dans le choix posé pour l’intention, la résolution incarnant le yang et sa force. Principe du féminin, dans cette faculté du laisser-faire, le Yin qui accueille en confiance ce qui ne se prévoit pas. Et se définit ainsi le chemin inconnu que prendra la réalisation de l’intention.
Attention et intention, l’infini des possibles
Et quand l’attention est mise au service de l’intention, elle apporte alors l’énergie nécessaire à la transformation.
L’attention dépose une énergie qui sera par la suite utilisée par l’intention dans un but précis. Plus ce travail est fait en toute conscience plus les résultats sont grandioses.
Comme tout outil, il se doit d’être utilisé à bon escient : c’est dans l’amour et la paix que ces magies se potentialisent. Porter son attention avec bienveillance pour s’améliorer, ou se guérir, nécessite d’émettre une intention qui se rapproche de ce que l’on désire être. Et non pas se focaliser sur ce que l’on ne veut plus être. Seul l’amour permet à l’énergie de transformer ce qui doit l’être, on ne peut transformer qu’avec les énergies du cœur.
Rejeter, nier, fuir ne font que cristalliser les maux. Pour évoluer, et grandir, il faut accepter ce qui est ici et maintenant.
L’attention place de l’énergie, l’intention la transforme, le cœur en est le moteur.
Au plaisir de vous retrouver sur une prochaine cérémonie. Tel le surfeur, nous glisserons ensemble sur la vague de l’ici et maintenant, guidés par nos intentions, portés par la force de notre sangha et des magies.
Sandrine D.