» le tambour est la médecine la plus simple et la plus profonde de nos nations, le battement du cœur sacré de la Terre Mère « . Black ELK, medecine man Lakota.
les Tambours à travers le temps et les civilisations
Les tambours font partie de la famille des instruments dit membranophones : percuter la membrane de la peau du tambour crée un son. Plus les tambours sont volumineux, plus les sons sont puissants.
Il y a près de 25 000 ans, les grottes préhistoriques représentaient déjà des tambours. Utilisés pour communiquer entre les peuples, ils témoignaient également des rencontres avec les mondes invisibles, lors de rituels et de transes.
De l’Afrique du Nord à l’Océanie, les premiers tambours étaient faits de bois. Puis au néolithique, les hommes ont maîtrisé la métallurgie du cuivre, avant d’ouvrir un peu plus tard l’âge du bronze. Cette période a permis la création de tambours en terre et céramique, ou sur tour de potier. Ils ont été retrouvés dans le sud de la Russie et sont semblables à ceux utilisés dans le Haut-Nil.
Le tambour est omniprésent dans de nombreux espaces culturels distincts : Sibérie, Inde, Océanie, Amériques du Nord et du Sud. Nous retrouvons également en Europe les instruments de musiques folkloriques, comme le tambourin, descendant d’un tambour utilisé par les bardes celtes. Il est aussi similaire au bendir, au tar nord africain et au bodhran irlandais.
Au japon, le tambour est le Waidako, l’art de la percussion. Il désigne autant les tambours de différentes formes que la pratique en elle-même. Dès le 6eme siècle avant J.C, les tambours ont rythmé la vie sociale et religieuse du Japon. Son emploi était spirituel. Pour rythmer des processions, éloigner les mauvais esprits ou encore remercier les dieux après de bonnes récoltes. On le retrouve ensuite dans différentes sphères de la culture japonaise, y compris au sein du théâtre Kabuki.
Nous allons nous intéresser ici au tambour chamanique plus qu’aux instruments à vocation musicale, même si leur lignée est similaire.
Tambour & pratiques spirituelles
La présence du tambour dans les rituels chamaniques est particulièrement documentée sur les deux continents où ils sont les plus présents : l’espace Sibérien et le nord Amérindien.
- Tambour et chamanisme sibérien
Le chamanisme “sibérien” réunit à l’est le pays des Sami (le nord de la Suède, de la Norvège, de la Finlande ainsi que la péninsule de Kola en Russie) et le détroit de Béring. A l’ouest, l’océan arctique au désert d’Asie Centrale. Malgré son hétérogénéité, ce chamanisme partage l’usage privilégié d’un tambour composé d’une seule peau et d’une ou deux poignées, en matériau dur ou souple. Le Chamane ne saurait être séparé de son tambour, cheval de ses voyages entre les mondes. En Mongolie, l’apprenti chamane, celui qui n’a pas encore reçu son tambour, est le « chamane-à-pieds » : il n’a pas encore de monture pour se rendre au pays des esprits.
Dans le chamanisme nord-asiatique, l’objet est sacré et vivant. Il ne peut être posé au sol, malmené ou prêté. Dans sa partie creuse, le chamane y reçoit les entités qu’il a extraites et dont il a nettoyé le patient. Il ira ensuite les jeter au loin, ou au feu.
Sur sa peau, le tambour tenu horizontalement peut devenir aussi objet de divination. Une pratique que l’on retrouve aussi bien dans les régions de l’Himalaya que chez les anciens Sami.
- Tambour et chamanisme amérindien
Dans le chamanisme amérindien, le Chaman est l’intermédiaire entre le monde des vivants et celui des Esprits. Étant le messager des Anciens et des Esprits, il se sert du tambour chamanique pour accomplir sa mission. Le tambour est donc à la fois lien social et spirituel, intime et collectif.
Il murmure le souvenir des battements du cœur de la mère. Il représente le cœur de la Terre Mère, connecté aux mémoires liées à la Mère Cosmique. Le son, les vibrations et l’énergie du tambour réveillent le son primordial, le son perdu de l’âme.
Les traditions nord amérindiennes associent le tambour à la roue de médecine, le tambour étant le rassembleur d’âmes. Il appelle les esprits alliés des Directions de la Roue de Médecine, invoque leur protection avant chaque rituel ou cérémonie. Il représente dans son essence la reliance des différents mondes : minéral, végétal et animal. Par son cercle, il rappelle la Matrice d’où naît chaque chose.
Son rythme facilite l’élévation de l’être et lui permet d’avoir des visions ou des prophéties.
- Tambour & Bouddhisme
Le maître de cérémonie dans un monastère bouddhiste tibétain officie toujours avec une clochette à main — la dril-bu – et un petit tambour en forme de sablier — le ḍamaru. Quelle que soit l’école religieuse concernée.
Le Damaru vient de la tradition indienne, où il accompagnait la danse cosmique de Shiva. Ces petits tambours sont des “protecteurs de la religion”. Couplés à la clochette à main, ils captent l’attention bienveillante des divinités protectrices du bouddhisme. Ainsi quand ils font sonner le tambour ou la cloche, c’est une offrande très profonde. Une des huit offrandes sensorielles aux Êtres éclairés.
Sa particularité est en fait dans sa façon de l’utiliser. Il se tient d’une main, et en faisant pivoter le tambour de gauche à droite assez rapidement, on permet aux deux cordelettes de venir frapper le corps du tambour.
Dans de nombreux rites bouddhistes, il soutient la conscience et maintient l’éveil.
Les tambours et les gongs réunissent les moines (repas, prière, discours..). Mais il a surtout pour fonction de marquer le passage du temps et ramener l’esprit à la pleine conscience, à l’instant présent. Ils invitent lors de la méditation à détendre le corps, l’esprit, et se concentrer sur la respiration.
Le Tambour Médecine aujourd’hui
Au-delà de leur rôle sacré dans les rituels chamaniques, les sons du tambour ont une portée thérapeutique. Des recherches en neurosciences ont établi que les sons des tambours chamaniques permettaient d’accéder à des zones du cerveau inexploitées.
Les recherches menées avec Corinne SOMBRUN ont démontré que la transe chamanique induite par le tambour opère une transformation du cerveau. Ce processus de transe permettrait d’avoir accès à un potentiel du cerveau inexploité, proche de l’intuition. La personne en état de transe aurait la possibilité d’accéder à un certain nombre d’informations qu’elle ne voit pas lorsqu’elle est dans un état de conscience ordinaire.
- Explications
Lorsque notre esprit est à son état normal, il émet des ondes Bêta. Alors que les ondes Alpha, entre 9 et 13 Hz, se produisent lorsque le cerveau est dans un état plus détendu.
Les ondes Thêta correspondent au niveau de relaxation encore plus bas, entre 4 et 8 Hz. Cet état se manifeste lors d’états méditatifs très profonds.
Or les tambours chamaniques produisent des sons binauraux. Jouer du tambour de façon répétitive, à environ quatre battements par seconde, permet de détendre l’esprit. Ceci favorise la production d’ondes cérébrales Alpha ou Thêta.
Ainsi l’utilisation du tambour chamanique aide les méditants débutants à atteindre des états de profonde relaxation. L’association du tambour à la méditation possède un pouvoir thérapeutique important. Lors de la pratique, le rythme du tambour entre peu à peu en harmonie avec le rythme du coeur. Cet effet d’entraînement favorise le retour à une respiration régulière et profonde. Elle aide à lutter contre le stress, l’anxiété et les émotions négatives.
Une courte session d’une heure de tambour peut doubler le nombre d’ondes Alpha dans l’activité cérébrale. Et vous réduisez considérablement le stress !
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